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En France : l'élevage a un rôle pour la Production, l'Environnement, la Vitalité et le Patrimoine

L'élevage est un métier de passionnés, au cœur de la culture et de l'économie des territoires français. 


Une étude menée en 2014 par le GIS Elevages Demain a permis de mieux identifier les différents services rendus par l'élevage en France. 4 grands thèmes de services sont ressortis de cette étude :

  • Approvisionnement en produits animaux

  • Enjeux patrimoniaux et culturels

  • Services environnementaux

  • Services en lien avec la vitalité des territoires



Sources :  GIS Elevages Demain, Elevage et société : entre services rendus et remises en cause, plaquette réalisée à l'occasion du séminaire du GIS Elevages Demain (Paris, 11 juin 2014) sur les résultats du GT "Services rendus par l'élevage"

et Ryschawy, J., Disenhaus, C., Bertrand, S., Allaire, G., Aubert, C., Aznar, O., ... & Plantureux, S. (2013). Evaluer les services rendus par l’élevage dans les territoires: une première quantification sur le cas français. Rencontres autour des Recherches sur les Ruminants, 20, 303-306.




1) Approvisionnement en produits animaux


L'élevage fournit non seulement des produits animaux, mais aussi des co-produits utiles dans d'autres productions : des fertilisants, de l'énergie, des sous-produits entrant dans la composition des aliments pour les animaux de compagnie, mais aussi des co-produits pour l'industrie textile comme la laine et le cuir.


2) Enjeux patrimoniaux et culturels


L'élevage a un rôle culturel très important, dans le monde et particulièrement en Europe et en France.

 

Les produits alimentaires produits en Europe sont de toute évidence liés à une richesse du patrimoine local : les fromages français et italiens sont très connus, des races locales comme la Charolaise ou la Hereford ont une renommée internationale… Ces produits contribuent au rayonnement de la gastronomie européenne (les fromages français par exemple, sont considérés comme haut de gamme et motivent l'ouverture de crèmerie et fromageries de luxe "à la mode française" dans les métropoles européennes et mondiales).

 

Certains produits sont fortement associés à une identité régionale : par exemple, le jambon sec et les produits laitiers au lait de brebis en Europe méditerranéenne ou balkanique. Le rôle culturel important des produits alimentaires liés à l'élevage est illustré par l'importance des protections dont ils bénéficient, notamment à travers les appellations d'origine protégées (AOP) et d'indication géographique protégée (IGP). L'un des rôles de ces appellations est d'éviter les "contrefaçons" de spécialités régionales en garantissant leur origine.

L'élevage traditionnel contribue également à la création et à l'entretien de paysages reconnus comme culturels, comme par exemple le bocage irlandais, les alpages suisses, ou les landes écossaises. L'UNESCO a d'ailleurs inscrit les Causses et Cévennes au patrimoine mondial de l'humanité 7 .

 

L'élevage a un rôle très important dans la construction de l'esthétique de ces paysages. L'élevage pastoral* fait l'objet d'autres formes de reconnaissance patrimoniale, par exemple avec les fêtes de la transhumance, mais son maintien se heurte à des difficultés (équipements, prédation, conflits d'usage, politiques environnementales…)


Dans certaines régions, les éleveurs entretiennent des paysages pittoresques. Cette vidéo insiste sur la dimension paysagère de l'agriculture biologique.





Le maintien des troupeaux dans les zones escarpées permet d'entretenir les prairies d'altitude.




Connaissez-vous les AOP et IGP ? (lien vers le site internet de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité)

 

L’Appellation d’origine protégée (AOP) désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit.

 

C’est un signe européen qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne. L’Appellation d’origine contrôlée (AOC) désigne des produits répondant aux critères de l’AOP et protège la dénomination sur le territoire français. Elle constitue une étape vers l’AOP, désormais signe européen. Elle peut aussi concerner des produits non couverts par la réglementation européenne (cas des produits de la forêt par exemple).

 

C’est la notion de terroir qui fonde le concept des Appellations d’origine.

  • Les produits laitiers -> 50 produits (principalement des fromages)

  • Les fruits, légumes, huiles d’olive… -> 45 AOP agroalimentaires

  • Produits viticoles -> 361 vins et eaux-de-vie soit 69,2 % des volumes commercialisés

​​

L’Indication géographique protégée (IGP) identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité , la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. L’IGP s’applique aux secteurs agricoles, agroalimentaires et viticoles. L’IGP est liée à un savoir-faire. Elle ne se crée pas, elle consacre une production existante et lui confère dès lors une protection à l’échelle nationale mais aussi internationale.

  • Produits agroalimentaires -> 137 IGP enregistrées en France

  • Secteur viticole -> 74 vins IGP enregistrés en France et 2 IGP cidres enregistrés en France




En débat : Traditions, patrimoine ou barbarisme ?

Certaines mises en scènes peuvent être qualifiées de "folklorisation" : les pratiques d'élevage font en effet l'objet de représentations pittoresques qui contribuent au mythe pastoral mais ne contribuent plus toujours avec la réalité des pratiques d'élevage. Plusieurs autres types de pratiques traditionnelles sont aujourd'hui remises en question, parce qu'elles sont contraire aux principes du bien-être animal : gavage des oies et des canards, élevages des chapons, corridas, courses de chevaux …




3) L'élevage rend aussi des services environnementaux


On parle souvent des impacts négatifs de l’élevage sur l'environnement (pollution de l'eau, de l'air, des sols …), mais il ne faut pas oublier que l'élevage joue un rôle non négligeable dans le maintien de la qualité de l'environnement. Les prairies notamment, ont un rôle important pour fixer le carbone atmosphérique, filtrer l’eau, maintenir les sols, et sont un véritable réservoir de biodiversité.

 

Les prairies ne sont valorisées que par des ruminants, ce qui est également déterminant sur le paysage français. Les animaux se nourrissent d’une quantité importante de co-produits des industries agroalimentaires ou des cultures (ex : paille, tourteaux etc …) que l’homme ne peut consommer directement. Il permet donc de lutter contre le gaspillage en participant à une économie circulaire. Tous ces éléments ont été étudiés en détail dans le chapitre 3 : Entre pollutions et services environnementaux.





4) Des services en lien avec la vitalité des territoires


En cette période de chômage « structurel », l’emploi généré par l’élevage apparaît comme une composante essentielle des impacts socio-économiques de ce secteur sur le territoire français. Il est d’autant plus important qu’il concerne particulièrement les régions rurales, où ces emplois contribuent au fonctionnement de l’économie locale et au maintien d’un tissu social.

 

Le GIS Avenir Elevage a développé une méthode permettant d’identifier et de mesurer le nombre d’emplois dépendants d’une activité, et l’a appliqué au cas des élevages français. Ce travail permet ainsi de disposer pour la première fois d’une cartographie fiable et précise des emplois dépendants de l’élevage français. L’étude menée par le GIS Elevages demain a permis d’identifier l’ensemble des emplois situés sur le territoire français qui dépendent de la présence des élevages sur le territoire. Ces emplois représentent un total de 703 000 équivalents temps plein (ETP), soit environ 882 000 personnes. En ajoutant l’intérim, on atteint 724 000 ETP liés à l’élevage, soit 3,2% de l’emploi total en France. Parmi ceux-ci, 312 000 ETP sont situés sur les exploitations agricoles, et correspondent à la main d’œuvre dédiée aux ateliers d’élevage (toutes productions confondues, hors équins). Les 391 000 ETP restants sont des emplois indirects, situés dans les autres secteurs de l’économie, mais qui n’existeraient pas sans l’élevage : fournisseurs des élevages (20% des emplois), industries aval (60%), distribution (15%) et services publics ou parapublics (5%). [8,9]

 

Cependant, malgré le nombre important d’emplois permis par l’élevage et ses filières d’amont et d’aval, ce secteur manque d’attractivité et peine parfois à recruter (selon les postes et les secteurs). Le nombre d’éleveur a tendance à diminuer fortement dans l’ensemble des filières, ce qui remet en question son rôle à l’échelle territoriale. En élevage ruminant par exemple, on estime que 40 à 50 % des chefs d’exploitation avaient plus de 50 ans en 2016. Pour pouvoir remplacer toutes les personnes qui partent en retraite, il faudrait doubler le nombre de nouveaux éleveurs (installés ou salariés) [10] .

 

Enfin, l'élevage contribue grandement à la vitalité territoriale rurale. On observe un intérêt croissant pour les produits de terroirs et locaux pour les consommateurs et les touristes. Le tourisme gastronomique ne cesse de se développer et d'être encouragé. L'élevage contribue également aux dynamique touristiques rurales par l'agritourisme et la valorisation agri-culturelle de l'élevage. (11 000 fermes herbivores proposent des activités d’agritourisme en France[11])



ETP = équivalent temps plein





Ressources : Pour aller  + loin : charte des bonnes pratiques d'élevageQuelques chiffres avancés par les professionnels du secteur pour estimer l'impact de l'élevage françaisPour aller + loin : Le modèle d'élevage herbivore français : acteur du développement durable (lien) IdelePour aller + loin : Rôles, impacts et services issus des élevages en Europe. Synthèse de l’expertise scientifique collective (lien)

Pour aller + loin :  "Les emplois dans l'élevage français" (lien)


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